Escapade à Cuba

Si vous n'êtes pas citoyen américain, vous n'êtes jamais tombé sous le sceau de l'interdiction, aujourd'hui levée, de visiter Cuba. Mais déjà pendant l'interdiction, des milliers de touristes américains visitaient chaque jour l'île chère à Hemingway. En fait, c'est d'un très bon oeil que les autorités cubaines voyaient débarquer les touristes américains car, en apportant leurs devises, ils contribuent à l'activité économique la plus florissante de Cuba: le tourisme. Une connivence existait pendant l'interdiction entre le douanier cubain et le touriste américain. En s'abstenant d'estampiller son passeport, le premier assurait au second un séjour ni vu ni connu, et tout le monde s'y retrouvait.

C'est précisément l'embargo américain qui a donné à Cuba un caractère particulier. Globalisation est un euphémisme pour américanisation, et cela se confirme lorsqu'on visite Cuba. Sans la présence des produits et des chaînes américaines, il y règne une ambiance particulière et authentique qu'on ne trouve quasiment plus ailleurs. Alors, si vous souhaitez voir un pays vraiment différent, la beauté de l'île, l'extrême gentillesse de son peuple, et cet air de s'être arrêtée dans le temps font de Cuba une destination unique. Allez y avant qu'il ne soit trop tard. Cela dit, il ne faut pas que cet engouement touristique cache la réalité économique désastreuse du pays: les Cubains sont extrêmement pauvres, n'ont rien, et en particulier aucune perspective d'avenir.

Depuis la fin de l'embargo, Cuba est à peine à 1 heure de vol de Miami. Attention toutefois à bien être en règle (cf. document-esta.com/) vis-à-vis des autorités américaines lors du transit. Autrefois, le moyen le plus simple de s'y rendre était de passer par Toronto ou Montréal. De là, il y avait le choix entre une compagnie de charter canadienne ou la compagnie nationale cubaine (Cubana). Cubana vole en direct sur La Havane alors que les compagnies de charters volent vers des stations balnéaires (Varadero, Cayo Coco, etc.) et proposent des formules tout compris (avion et hôtel). A éviter absolument, sauf si l'on veut passer à côté de l'essentiel! Si c'est d'une station balnéaire dont vous avez besoin, celles de Cuba sont sans intérêts particuliers et inférieures en qualité à ce que vous trouverez ailleurs dans les Caraïbes. Mais si l'image que vous vous faites de Cubana est celle d'avions russes bringuebalants, et que ça vous rend nerveux, une bonne solution consiste à prendre un vol sec sur un charter, et d'utiliser les transports en commun ou une voiture de location pour vous rendre à La Havane ou ailleurs. Vous pouvez également vous rendre à Cuba à partir de Mexico, ou d'autres îles des Caraïbes comme les Bahamas (Nassau et Freeport).