Le vin argentin : bonne qualité à petit prix

Histoire du vin en Argentine

Le vin argentin est le fruit d'une longue histoire. Dès la conquête, on a pu assister à quelques tentatives de vinification avec des cépages locaux, qui donnaient un breuvage peu agréable. Les jésuites ont eu vite fait d’y mettre de l’ordre, en commandant en France les meilleurs cépages.

Au 19ème siècle, l’afflux d’immigrants espagnols, italiens et français, pays amateurs de vigne, a coincidé avec l’importation de souches de ces différents pays.

Non seulement l'Argentine est un pays de longue tradition viticole, mais depuis le siècle dernier, elle cultive, en plus des cépages que nous connaissons en France, quelques variétés qui ne nous sont pas familières, comme le Bonarda (Italien), le Torrontés (espagnol), ou le tempranillo (espagnol). De sorte qu’il y a beaucoup à découvrir…

C’est au 19ème siècle que la culture de la vigne a pris son essor en Argentine, grâce au développement du réseau de chemin de fer.

En effet, sur ce territoire immense, il fallait cela pour rendre accessible les meilleurs terroirs : ils sont situés au pied des Andes, dans la région de Mendoza, et un peu plus haut, vers San Juan. Dans les deux cas, à bonne distance de Buenos Aires (“bonne distance”, dans un pays aussi étendu, signifie facilement douze heures de route).

Des conditions climatiques idéales

Or, dans les contreforts des Andes, les cépages importés ont trouvé des conditions exceptionnelles. Dans la région de Mendoza, les vignes sont cultivées entre 450m d’altitude et 2.500m ; l’altitude les protège des vents humides du Pacifique.

Les meilleures vignes se trouvent entre 700 et 1400m d’altitude, avec quelques crus exceptionnels dans les hautes vallées.

En été, on passe de 40 degrés le jour à 10 la nuit : cet écart de température important permet au raisin de conserver une certaine acidité, idéale pour la vinification.

Le climat est très sec, aride. Les vignes sont irriguées par goutte-à-goutte et canaux. Ce climat très sec évite à la vigne bon nombre de maladies et de parasites associées à l’humidité ; de sorte que dans ces vignes saines, peu de pesticides sont employés.

On ne trouve guère de vin “bio” car le “bio” n’est pas encore recherché ou apprécié en Argentine, mais les vignes sont cultivées avec beaucoup moins de produits chimiques qu’en Europe. L’absence de pollution joue aussi un rôle.

Les autres régions viticoles en Argentine sont la région de San Juan, à 200km au Nord de Mendoza ; Salta et Cuyo, tout proche ; ainsi que La Rioja (à ne pas confondre avec la province espagnole du même nom), et El Cafayate.

L'Argentine produit également un peu de vin blanc en Patagonie, et l’on trouve quelques vignes dans la région de Buenos Aires.

l'Argentine est le 5ème producteur mondial de vin, et consomme 90% de sa production nationale.

Le caviste Joaquín Alberdi, passionné de vin et de gastronomie, décrit très bien les différences entre les vins français et argentins dans cette interview sur les vins argentins.

Une nouvelle recherche de qualité

Jusqu’aux années 1990, les producteurs argentins recherchaient la quantité plus que la qualité, afin de satisfaire la demande nationale.

C’est au cours de la décennie 90 qu’ils se sont mis à rechercher une meilleure qualité. Ils se sont tournés un peu vers l’exportation, pour faire face à la baisse de la consommation nationale et s’assurer des revenus en dollars. La qualité du vin argentin a été améliorée :
en réduisant le rendement des vignes,
en investissant dans de nouvelles barriques,
et/ou en faisant appel à des oenologues venus de Californie ou de France (Michel Rolland).

Lors de la dévaluation de 2000, de grands groupes internationaux ont investi dans des domaines prestigieux, d’où une concurrence accrue. Par ailleurs, les domaines prestigieux ont créé des crus qui ne sont pas vendus sur place, mais directement exportés, leur coût de production empêchant qu’ils soient rentables sur le marché local.

Quasiment tout vin argentin digne d’une bouteille en verre est passé en fût de chêne. Ou tout au moins, agrémenté de copeaux, d’où un arôme “vanille” souvent reconnaissable. Celui-ci - parfois encombrant - s’élimine après quelques années de garde, mais tous ces vins ne supportent pas forcément la garde.
A l’étranger, la faiblesse du peso fait que le vin argentin présente un excellent rapport qualité-prix. On peut trouver chez les cavistes parisiens des vins argentins à partir de 4 euros la bouteille, nettement supérieurs à ce que l’on trouve d’habitude dans cette gamme de prix.