Les journaux de Buenos Aires


Clarín et La Nación

Buenos Aires Argentina Newspaper
Les deux principaux journaux de Buenos Aires sont Clarín et La Nación.

Ces deux titres de presse se trouvent dans tous les kiosques à Buenos Aires, et à la disposition des clients dans la plupart des cafés.

Clarín coûte environ 8 pesos en semaine, davantage le samedi et le dimanche (18 pesos). En plus des nouvelles, on y trouve une section sur la locale, et des suppléments thématiques.

La Nación coûte à peu près le même prix. Chaque jour possède son supplément thématique. La Nación s’oriente un peu plus que Clarin vers les affaires et la vie économique, un peu moins vers la vie quotidienne et les faits divers, mais la différence est minime. Ces deux principaux journaux de Buenos Aires publient un supplément de petites annonces (quotidien), notamment immobilières.

En politique intérieure argentine, l’un et l’autre sont farouchement opposés au gouvernement. Ils critiquent toute mesure gouvernementale, ne reculent pas devant des attaques personnelles, et donnent la première page à toute rumeur de corruption ou toute accusation portée contre un membre du gouvernement. Ils sont parfois à la limite de la mauvaise foi, et pas toujours du bon côté de la limite.

Buenos Aires Argentina Newspaper
Cette opposition est sans répit. Les deux principaux journaux de Buenos Aires condamnent toute initiative du gouvernement, quelle qu’elle soit. Cela enlève du poids aux critiques fondées, qui sont nombreuses, en les noyant dans une mer de reproches et d’accusations.

Le Groupe Clarín, dirigé par Ernestina Herrera de Noble, veuve du fondateur de Clarín, possède le quotidien et de plusieurs chaînes de télévision (Canal 13, TN, Multicanal, Cablevisión), radios (Radio Mitre, la 100), ainsi que d'autres journaux de Buenos Aires et d'autres provinces : le journal Olé, le Diario de los Andes...

 

En tenant compte de ce biais très fort sur la politique argentine , c’est une presse de qualité. Pour apprendre l espagnol en Argentine , ces deux journaux de Buenos Aires sont précieux, car ils utilisent un langage vivant et quotidien, avec de nombreuses citations en langage familier. Je ne conseillerais pas “Le Monde” à quelqu’un tentant d’apprendre le français, mais Clarín me paraît un excellent outil pour apprendre l’argentin tel qu’on le parle.

Avec un avantage : on peut le lire lentement. Alors que les Argentins parlent vite.

C’est à peine moins vrai de La Nación, qui utilise un niveau langue un petit peu plus élevé.

Buenos Aires Argentina Newspaper

Tiempo Argentino

Ce tout nouveau quotidien est la réponse du gouvernement face à l'agressivité des deux autres à son égard : un journal de pure propagande pro-gouvernement. C'est sans doute nécessaire, pour faire connaître au moins l'autre version des faits, face à l'opposition féroce des deux grands journaux de Buenos Aires... Tiempo Argentino tente de remettre un peu d'équilibre dans le traitement de la politique intérieure par la presse.

Buenos Aires Herald

Buenos Aires Argentina Newspaper
Ce quotidien est en anglais ! C’est un journal de qualité, qui traite aussi bien des thèmes de politique intérieure (avec une vision plus objective) que des nouvelles internationales. Son public de choix aujourd'hui est la communauté expatriée, mais ce journal existe depuis 1876. A l'origine, il s'adressait aux Anglais, très nombreux en Argentine, qui construisaient les chemins de fer (à l'époque, l'unique industrie du pays) et investissaient dans la production agricole en Patagonie.

On le trouve dans la plupart des kiosques à journaux, ainsi que dans les salles d’attente des banques et dans certains hôtels à Buenos Aires... C’est une bonne source de nouvelles , sur l'Argentine et le monde, quand on ne parle pas - pas encore ! - espagnol.

Página 12

Cet hebdomadaire fondé par Jorge Lanata sur le modèle du “Canard Enchaîné” (peu de moyens, aucune publicité, un ton vif et provocant) est nettement “à gauche” dans le choix de ses sujets – la pauvreté, la violence des quartiers marginalisés, l’exclusion – mais ne s’implique pas aussi fortement dans la bataille politique actuelle.

Jorge Lanata a vendu ses parts il y a quelques années, et le ton est nettement moins provocant qu’il ne l’était. La publicité est désormais présente. Journal intellectuel, culturel, au langage soigné et clair, il retrace souvent des faits marquants de l’histoire du pays, appelle à la justice pour les victimes de la dictature, et fait appel à des reportages sur le terrain pour décrire le sort des plus pauvres. On y trouve des articles de journalistes et d’écrivains admirés, comme Osvaldo Bayer, José Pablo Feinmann…

Ce n’est pas une lecture de plage, mais Página 12 offre une vision différente de Buenos Aires , capitale d’Amérique latine, de ses problèmes et de sa vie culturelle.

Revista Ñ

C’est le supplément littéraire de Clarín, publié le samedi, et une revue à part entière. On peut l’acheter séparément du journal, pour une somme minime, le samedi et le dimanche (ensuite, tant qu’il en reste).

J’aime les revues littéraires, et l’on obtient difficilement une telle qualité pour deux ou trois pesos. Mais est-il vraiment nécessaire de tout dire de façon si prétentieuse ?
Son langage paraît choisi pour affirmer une posture “intellectuelle” plutôt que pour communiquer. Faire des phrases de plus de six lignes est quasiment un manque de respect envers le lecteur… en revanche, Ñ compte de nombreuses interviews d’écrivains argentins et de toute l’Amérique latine, permettant de découvrir ces auteurs.

El Tangauta

Cette revue gratuite est offerte dans tous les magasins de chaussures de tango à Buenos Aires , et de nombreuses milongas.

Son rival est “ La Milonga Argentina ”. L’un et l’autre publient quelques articles sur l’actualité du tango, et des interviews.

L’un et l’autre sont bilingues, chaque article étant traduit en anglais. Ce qui rend ces deux revues utiles ? Les très nombreuses publicités qui en forment le contenu réel : milongas, magasins de chaussures de tango, offres de cours…