Créer une entreprise en Argentine

Créer une entreprise en Argentine n'exige pas beaucoup d'argent... et peut résoudre bien des problèmes.

En Argentine, si vous exercez une activité de façon autonome, vous aurez le choix entre être indépendant, en vous inscrivant au " Monotributo " (l'équivalent de l'auto-entrepreneur en France), ou créer une entreprise.
Souvent, créer une entreprise apparaît comme une complication inutile. A tort ! Au contraire, ce peut être la stratégie la plus efficace pour atteindre vos objectifs.

Voici trois bonnes raisons de créer une entreprise en Argentine pour exercer votre activité :

Pour le Visa :

C'est le problème principal que rencontrent les indépendants qui veulent s'installer à Buenos Aires. Un possibilité est de rester touriste et travailler au noir : mais le statut de tourisme a ses limites, et la clandestinité limite beaucoup vos possibilités de développement.

N'importe quel visa de résident vous permet de travailler. Une solution possible est de demander un visa rentier - ce n'est pas accessible à tout le monde.

Une autre possibilité est de demander un visa étudiant , mais c'est une solution coûteuse.

De plus, il faut valider régulièrement des matières pour pouvoir renouveler son visa. Or, quand on démarre une activité professionnelle dans un pays étranger, on n'a pas vraiment besoin de se disperser.

Créer une entreprise en Argentine vous permet de vous faire embaucher comme gérant par cette société, et de demander un visa comme salarié d'une entreprise argentine.

Le processus est le suivant :

  • Création de la société. Vous nommez un gérant provisoire (vous-même)
  • Inscription de la société auprès de migraciones
  • La société peut alors demander un visa pour vous, comme futur salarié
  • Une fois obtenu ce visa, elle vous embauche comme gérant-salarié

Créer son entreprise en Argentine demande moins de capital que devenir rentier : le capital nécessaire pour créer une SRL est de 12 000 pesos, soit un peu moins de 2 400 euros.

Pour limiter le risque financier :

Créer une entreprise en Argentine permet d'opérer sous forme de SRL. Le statut de SRL (Société à Responsabilité Limitée) limite la responsabilité des associés au capital de la société.

Cela veut dire qu'en cas de dégâts, un indépendant devra faire face aux frais, voire aux dommages et intérêts, avec sa fortune personnelle - sans limites.

En SRL, la société est responsable sur ses biens, et cela s'arrête là - on ne peut réclamer leurs biens personnels aux associés.

A vous de voir quel niveau de risque présente votre activité : un chirurgien esthétique est plus exposé qu'un photographe.

Demandez-vous également si vous aurez besoin d'une assurance professionnelle.

Séparer patrimoine personnel et professionnel apporte de toute façon une grande sécurité.

Pour payer moins d'impôts :

A revenu égal, les salariés paient moins d'impôts et de charges sociales que les indépendants inscrits au "Monotributo".

Par exemple, un salarié est imposé à l'impôt sur le revenu à partir de 4 818 pesos de revenu net (après paiement des cotisations sociales) mensuel.

Un indépendant inscrit au Monotributo, s'il gagne 4 818 pesos nets mensuels (4 998 bruts), devra acquitter chaque mois 210 pesos d'impôts sur le revenu, soit 2 520 pesos annuels (plus de 480 euros). Alors que son revenu est tout juste le seuil d'imposition pour un salarié !

Cependant, une entreprise en Argentine paie des charges sociales sur les salaires de ses employés. Si vous êtes votre propre employé, les charges payées par vous-même comme salarié, et par la société sur votre salaire, s'ajoutent ; et finissent par être équivalentes à ce que vous paieriez au Monotributo.

De ce côté-là, c'est donc une économie en trompe-l'oeil. Malgré les apparences, être indépendant, ou salarié de l'entreprise que l'on dirige, se valent.

Cependant, la société elle-même va être assujettie à l'impôt sur les sociétés, au taux de 35%. Une "2ème couche" d'impôts qui fait réfléchir !

Du moins, lorsque l'entreprise réalise un bénéfice... car il vous est toujours possible d'augmenter votre salaire pour réduire le bénéfice imposable. Il faut un salaire très élevé pour atteindre la tranche d'imposition maximale de l'impôt sur le revenu... qui est elle aussi de 35%.

Face aux impôts, travailler comme entreprise plutôt qu'indépendant peut cependant présenter un gros avantage.

En effet, la société peut déduire ses frais et amortir ses investissements, ce qu'un indépendant inscrit au monotributo ne peut pas faire : son impôt dépend de son chiffre d'affaires.

(Un indépendant peut opter pour les frais réels, mais il perd alors tous les avantages du monotributo).

Par conséquent, le critère est le suivant :

- Si votre activité implique des dépenses et l'achat de matériel amortissable, il sera beaucoup plus favorable pour vous de créer une société.

- Si votre activité n'implique pas de frais, cet avantage est moindre, et le Monotributo peut se défendre.

... et deux raisons d'y réfléchir à deux fois

- Si tous vos concurrents sont des indépendants "monotributistas". En tant que société, vous allez devoir facturer la TVA au taux de 21,6%. Au Monotributo, on ne facture pas de TVA. Vous auriez donc du mal à lutter contre les prix de vos concurrents.

- Si vous êtes farouchement autonome et refusez de vous associer à qui que ce soit, même un ami sûr. Il est indispensable d'être deux pour créer une société.

Il n'est pas nécessaire que tous les associés de la société prennent part à sa gestion ou en soient salariés. Vous pouvez très bien vous associer avec quelqu'un qui ne participera pas à l'activité de la société, si vous êtes d'accord sur ce sujet.